Arvert, des origines au temps des Romains
Dès la préhistoire, la presqu’île d’Arvert est peuplée par des chasseurs-cueilleurs et sans doute pêcheurs. Puis, à l’époque néolithique, de 5500 à 2500 avant notre ère, sédentarisés, ils sont devenus agriculteurs éleveurs. Il semble par ailleurs que des voies de commerce maritime existent dès l’an 1000 avant J-C entre le Pays d’Arvert vers l’embouchure de la Charente, ou par la Seudre vers l’intérieur du pays.
La période romaine, il y a 2000 ans, voit le développement des cultures et l’utilisation de l’eau, avec l’apparition du moulin à eau et des puits. Des défrichements importants sont effectués à cette période pour nourrir une population croissante, mais on continue cependant à parler d’économie de clairière. Les forêts naturelles occupent toujours une place prépondérante tout comme les zones marécageuses, vaseuses ou sableuses.
Arvert, au Moyen-Âge
Avant l’an 1000, les conditions sont difficiles sur ces territoires où l’eau de mer, l’eau douce et la terre se disputent l’espace. L’ancienne forêt naturelle dite des « Satis » ou « Salis », marais doux et marais salants (avec l’apparition des premières salines sous l’impulsion des moines au XIème siècle) vont coexister avec des défrichements importants tout au long du Moyen-Âge.
Cette époque est marquée par une agriculture reposant sur la vigne, l’élevage, les céréales, alors que continuent à se pratiquer des activités maritimes côtières de pêche et de cabotage. De nombreux moulins à vents siont édifiés. On en comptera jusqu’à 22 sur le territoire de la commune au XIXème siècle, comme le moulin « des Lauriers ».
Arvert, de la Renaissance à la Révolution
Le XVIème siècle voit le développement du commerce du sel et de la pêche à la morue. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les marins saintongeais du Pays d’Arvert sont recherchés par les armateurs bordelais ou rochelais pour la navigation vers l’Amérique t le « commerce triangulaire » (la traite des noirs).
C’est encore l’époque des premières « écaillères », ces femmes de la presqu’île envoyées sur les marchés des villes pour ouvrir les huîtres et en faire la promotion.
Sur kle plan local, cette époque connaît aussi le développement d’activités artisanales liées aux activités de pêche et de commerce (construction de bateaux, voilerie, corderie) : en 1750, entre Avallon et La Grève à Duret, au port de la Jument (aujourd’hui disparu), on fabriquait des navires de 100 à 150 tonneaux !
Arvert, de la Révolution au XXème siècle
Après la guerre avec l’Angleterre et la perte du Canada, le milieu du XVIIIème siècle verra le déclin de deux activités essentielles : le recul de la pêche à la morue et la perte de compétitivité du sel local, concurrencé par d’autres sources.
C’est le début de la reconversion des activités liées à la mer avec la montée en puissance de l’élevage de l’huître. Les pêcheurs d’huîtres vont ainsi peu à peu se transformer en marchands d’huîtres, avant de devenir des ostréiculteurs au XIXème siècle. Sur les marais salants, les bassins de recueil du sel se transforment peu à peu en bassins d’affinage de l’huître aussi appelés « claires ».
L’introduction de l’huître portugaise, au milieu du XIXème siècle, marque la confirmation de cette mutation. La commune d’Arvert va devenir le « Pays des Claires » et le paysage se peupler de « cabanes ostréicoles » le long des chenaux de Coux et de La Grève à Duret menant à la Seudre.
Arvert, son histoire économique
Le vignoble, l’élevage et les cultures céréalières ont complété le paysage agricole au Xxème siècle, sans qu’aucune activité induqtrielle n’ait vu le jour. La construction de la route départementale 14 (reliant Saujon à La tremblade) vers 1840 et l’ouverture de la ligne de chemin de fer du train des « huîtres » en 1876 (aujourd’hui ligne touristique du « train des Mouettes »), profiteront grandement de l’activité ostréicole.
Depuis quelques années, de nouvelles mutations sont en route avec le déclin de la population agricole, la raréfaction de la culture de la vigne, la mutation de l’activité ostréicole dans sopn organisation et surtout le développement de l’activité touristique dans une presqu’île appréciée pour son caractère exceptionnel fait d’équilibre et de douceur de vivre.